Le Cinéma

 

Le cinéma est apparu à la fin du XIXème siècle. Il a été utilisé pour la première fois en France le 21 septembre 1895, grâce aux frères Lumière. Cet art s’est répandu dans toute l’Europe et notamment en Allemagne avec Max et Emil Skladanowsky dont la première prestation publique eut lieu le 1er Novembre 1895 soit un mois avant celle des frères Lumières (les précédentes ayant eu lieu dans un cadre privé). Ce premier film tourne à l’aide d'un bioscope (système à double projecteur) était composé d'images animées du Wintergarten de Berlin.

 

 

Les frères Skladanowsky 

 

Robert Wiene, Ernst Lubitsch et Fritz Lang se sont illustrés au début du XXème siècle. Ce dernier, géni de son époque développe le cinéma et tente de faire disparaître le cinéma muet. "Métropolis" (inscrit au patrimoine de l’UNESCO) et " M  le maudit" sont des films représentatifs de ce changement progressif vers un cinéma moderne.

 

 Mais l’un des premiers films marquant ce tournant est sans doute "L’Ange bleu" (1930) de Josef Von Sternberg dont l’actrice Marlène Dietrich joue l’un des rôles principaux. Ce film marque également la prise de pouvoir par le parti nazi.

Dès ses débuts, le cinéma eut un objectif politique ce fut le cas avec le Kaiser. Cet atout majeur fut utilisé pendant les guerres et plus particulièrement pour la seconde guerre mondiale.

Goebbels, responsable de la propagande nazie, s’intéresse très vite à la puissance de la propagande. C’est pourquoi il fait appel à Fritz Lang et lui propose un poste dans la propagande nazie. Mais d’origine juive, il rejeta cette offre et partit tout d’abord en France puis aux États-Unis.  Leni Riefenstahl accède à cette place en 1934. Cette même année, elle réalise le plus grand film de propagande de l’Histoire avec le congrès de Nuremberg intitulé "Triomphe de la volonté".

Sous le régime, le cinéma devient très contrôlé avec la loi nationale socialiste du 16 février 1934 et perd toute liberté. Dès lors les scénarios sont contrôlés et doivent être conformes à la doctrine nazie. De plus une seconde vérification est effectuée après le tournage. Cette procédure vise aussi bien les films allemands que les films étrangers et s'intensifie.

Le cinéma permet ainsi de diffuser les idées du parti dans la totalité du territoire allemand mais dépasse les frontières puisque les films s’exportent à l’étranger dans les territoires occupés. C’est donc par le biais de la propagande que les populations deviennent manipulées.

Parmi ces films on trouve : "Die Rothschild Aktien" von Waterloo d'Erich Waschneck, "Robert und Bertram" de Hanz Heinz Zertlett en 1939, "Der ewige Jude" de Fritz Rippler en 1940 et "Jude Suss" de Veit Harlan.

Affiches de films antisémites, diabolisant les juifs. 

Le cinéma joue aussi le rôle du souvenir. En effet, de nombreux films ont été réalisés sur le thème de la seconde guerre mondiale. Ces films étaient appelés Trümmerfilme que l’on peut traduire par films des décombres. Ils eurent tout d’abord pour fonction de culpabiliser et de rééduquer les allemands en utilisant des documentaires sur les camps de concentration. Mais c’est plus particulièrement pour ne pas oublier cette terrible guerre qui a marqué le XXe siècle et ainsi perpétuer la mémoire pour qu’une telle situation ne réapparaisse plus.

Cependant, on retient du cinéma sa qualité à divertir. Les films d’après guerre rappelant les horreurs précédemment vécues n’étaient pas plébiscités par le public et c’est pourquoi les allemands se sont tournés vers les fictions et le divertissement pour échapper au quotidien. Le cinéma allemand est donc abandonné au profit du cinéma américain qui provoque la chute de l’industrie cinématographique allemande.

Néanmoins  le cinéma allemand redémarre progressivement notamment avec des films humoristiques et des comédies musicales comme "Das Wirtshaus" im Spessart de Kurt Hoffmann.

Contrairement à la propagande, certains films critiquent de manière plus ou moins objective afin de montrer les dérives de quelque chose ou de quelqu’un. Ce type de film s’est affirmé dans les années 67-68 avec le début des contestations sociales. Le cinéma engagé s’est donc développé sous la tutelle de réalisateur tel que Fassbinder avec son célèbre film "Angst essen Seele auf" ou encore "Das Gespenst" de Herbert Achternbusch.  

A ces contestations s’ajoute une vague de libération des mœurs avec les Aufklarungsfilme que l’on peut traduire par film d’éducation sexuelle. On doit ces films à Oswalt Kolle qui a été très lourdement critiqué.

Dans la lignée de cet état d’esprit « Flower Power » on trouve "Die Legende von Paul und Paula" de Heiner Carow (1973). Ce film allait à l’encontre de tous les principes de l’époque. De fait il a été interdit. Cependant on le considère aujourd’hui comme un film culte en Allemagne.

En Allemagne le cinéma est désormais dominé par le cinéma Hollywoodien comme partout en Europe. Mais face à cette montée américaine subsistent de petites productions allemandes en effet lors de notre séjour nous avons eu le privilège de pouvoir tourner dans le film : "Die Bielefeld Verschwörung" en tant que figurant.